Conduire à l’étranger : soyez prêts à toute éventualité

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Votre voyage à l’étranger, vous l’avez planifié durant des mois. Vous avez recherché tout ce qu’il y avait à savoir sur la destination, ses hôtels et sa gastronomie, ses us et coutumes, sa météo. Mais avez-vous mis autant d’énergie à découvrir son réseau routier ? Ses règles et ses habitudes de conduite ? Ses lois, sa signalisation, ses péages… ses dangers ?

 

Une question quiz pour vous :

 

À votre avis, les collisions routières tuent chaque jour combien de personnes aux quatre coins de la planète ? Réponse : près de 3400 personnes, soit 2% de tous les décès mondiaux, toutes causes confondues. C’est comme si une dizaine d’Airbus 330 s’écrasaient au quotidien.

 

Personne ne rigole avec l’alcool !

 

Vous trouvez nos règles canadiennes sévères quant à la conduite avec facultés affaiblies ? Vous n’avez rien vu. Certains pays, comme la Russie, la Roumanie et la Slovaquie, imposent la tolérance zéro. Zéro comme dans niet. En Bosnie, un passager saoul ne peut occuper le siège avant. Et au Japon, les occupants d’un véhicule peuvent être mis à l’amende et même encourir la prison pour avoir laissé un conducteur saoul prendre le volant.

 

Sachez reconnaître les signes…

 

La signalisation que l’on retrouve sur les autres continents n’a souvent rien à voir avec la nôtre. Pour en découvrir les subtilités, demandez aux départements de tourisme ou à un locateur automobile de l’endroit de vous faire parvenir un guide illustré. Prenez le temps de vous familiariser avec les codes avant de devoir les affronter. Si vous débarquez pour la première fois en Europe, vous saurez ainsi que les hexagones indiquent la priorité ; les triangles, un danger ; les cercles, une restriction ou une obligation ; et que la couleur bleue informe et le rouge alerte.

 

Votre meilleur ami : le GPS

 

Vous roulerez là où la langue ou, pire, l’alphabet vous sont étrangers ? Vous aurez du mal à déchiffrer les descriptifs en russe, suédois, grec ou japonais… Notre conseil: ne partez pas sans un GPS qui discoure dans votre langue. Vous dites en avoir fait la demande lors de votre réservation automobile ? Ne prenez pas de risque et apportez le vôtre, après évidemment y avoir téléchargé les (bonnes) cartes routières les plus récentes.

 

Pas toujours simple…

 

Au-delà de la taxe à la congestion de Londres que tout le monde connaît, d’autres métropoles européennes ont créé, ou sont en voie de le faire, des Low Emission Zones. L’automobiliste étranger qui s’y risque sans les autorisations nécessaires ne pourra invoquer l’ignorance : il sera mis à l’amende. Pour éviter le trouble (et les frais), renseignez-vous sur ces restrictions de pollution. Certaines sont permanentes, comme à Stockholm tous les jours de la semaine, d’autres sont temporaires, comme à Paris où les limites de vitesse sont réduites lors d’épisodes de smog (les transports en commun deviennent alors gratuits.) Des agglomérations allemandes contrôlent leur accès par vignette : moins la voiture est polluante, plus elle a des chances de rejoindre le centre-ville d’une “Umweltzonen”.

 

Autoroute de l’extraterrestre…

 

S’il y a bien peu de risques que vous vous fassiez kidnapper par des extra-terrestres, reste que dans certaines régions du globe, les policiers procèdent à des arrestations arbitraires. Pour ces contrées, la caméra dash-cam n’est pas un luxe. Considérez même l’embauche (souvent à peu de frais, dans ces pays) d’un chauffeur, sur qui retombera la responsabilité des infractions, voire des collisions « frauduleuses ». Au-delà des arrestations arbitraires, il y a ces lois particulières qui permettent, en Russie par exemple, l’arrestation d’un automobiliste qui conduit… une voiture sale.

 

Traverse de motoneige…

 

… ou l’art de skier dans le désert ! Profitons-en pour rappeler de se méfier de tout individu, en uniforme ou pas, qui vous demande de vous immobiliser dans un endroit désert. Continuez votre chemin jusqu’à un lieu achalandé et n’hésitez pas à composer un numéro d’urgence. Bien sûr, vous aurez sous la main téléphone portable et contacts nécessaires…

 

Vitesse : quelques lignes directrices…

 

Comparativement à nos grandes et larges autoroutes, les routes d’ailleurs sont fréquemment plus étroites et plus congestionnées que les nôtres (eh oui…). Puisque vous êtes en vacances, évitez donc les heures de pointe. Quand même, voici quelques lignes directrices à garder en mémoire. En France, les limites diminuent de 130 km/h à 110 km/h lorsque les conditions météo sont mauvaises. En tout temps, la légendaire Autobahn allemande « suggère » une limite de 130 km/h ; si une collision survient alors que les véhicules roulent plus vite, la protection d’assurance pourrait être annulée. Lors de grands excès de vitesse, des pays comme la Finlande et la France confisqueront votre permis de conduire sur le champ. Personne ne peut prendre le relais au volant ? Le véhicule sera remorqué et ses occupants laissés en plan au bord de la route.

 

Au-delà des codes de la route, il y a…

 

Au-delà des différents codes de la route, il y a les habitudes régionales de conduite. Pour les faire découvrir, l’Association For Safe International Road Travel, ASIRT, une organisation américaine à but non lucratif, met à la disposition des voyageurs des rapports pour quelque 150 pays documentés (50€ pièce). On y lit tout, du comportement des usagers de la route aux subtilités de la signalisation, sans oublier les principaux liens à emprunter (ou à éviter), les conditions routières (par région et par ville), les dangers (pensez frontières militarisées ou zones non libérées de leurs mines anti-personnelles), s’il est recommandé ou non de conduire la nuit, quels sont les autres moyens de transports possibles, les numéros à contacter en cas de pépin, etc.

 

Début de route pavée…

 

Les rapports ASIRT, d’une vingtaine de pages chacun, révèlent des petits trucs qu’il vaut mieux connaître avant de sortir des sentiers connus. Ainsi, on peut y lire qu’en France, les automobilistes ont la mauvaise habitude d’effectuer leurs manœuvres à la dernière minute (vraiment!!?). Qu’en Grèce, ils signalent rarement leur intention de virer et vont jusqu’à empiéter sur les trottoirs. Qu’en Italie, ils ignorent toute signalisation et suivent de très près. Et qu’au Portugal, ils n’hésitent pas à dépasser, même dans une courbe ou lors d’une montée.

 

Attention à la panne sèche et aux «pouceux»

 

Parmi les plus étranges lois d’ailleurs, notez qu’en Grèce, transporter un passager illégal (un sans-papier) constitue une offense criminelle ; pensez-y deux fois avant de faire monter à bord un «pouceux»… En Hongrie, si un étranger conteste une infraction de la route, les autorités confisqueront son passeport jusqu’à ce que la dispute soit résolue. Moins dramatique, mais bon à savoir : une violation mineure en Italie ou au Portugal est payable sur le champ. Oh, et tomber en panne sèche sur l’Autobahn est passible d’une amende de 40 Euros…

 

Pour éviter le cul-de-sac…

 

Beaucoup de pays (et de compagnies de location de véhicules) recommandent, voire exigent le permis international, un document qu’au Canada, seul le CAA est autorisé à émettre (27$, valide pour un an). Le permis international atteste de la validité de votre droit de conduite, est rédigé en une dizaine de langues et est accepté dans la moitié des pays du globe. Vérifiez lesquels auprès du gouvernement canadien, dans le site Conseils aux voyageurs et avertissements qui, d’ailleurs, foisonne de recommandations avisées et d’alertes (tenues à jour) sur la situation géo-politique pour près de 230 pays.

 

Un orignal, ça frappe fort !

 

Même sans quitter le Québec, on peut se trouver nez à nez avec une bien drôle de bête. Dans la Belle Province, on recense annuellement plus ou moins 6000 impacts avec la grande faune, soit un accident de la route sur vingt. Ceux avec les Cerfs de Virginie (chevreuils) sont plus fréquents qu’avec les orignaux, mais ces derniers font davantage de blessés ou de morts à bord des véhicules impliqués (33% contre 7%). Comme l’a déjà si bien dit une publicité de Transports Québec : ne relâchez pas votre vigilance, parce que… “Les animaux ne sont pas que sur les pancartes”.

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